Les gérants innovent pour offrir aux institutionnels un accès aux hedge funds
Dans cet article d’Option Finance, François Beugin, Partner chez Eight Advisory, donne son éclairage sur les AMC (Active Managed Certificat), des solutions permettant aux investisseurs institutionnels d’investir dans des fonds alternatifs.
AMC (Active Managed Certificat), fonds indiciels ou ETF (Exchange Traded Fund), il existe de nouvelles solutions pour s’exposer à des stratégies alternatives pour les investisseurs institutionnels qui ne peuvent, pour des raisons réglementaires, investir en direct dans cette classe d’actifs.
Les mouvements sur les taux d’intérêt et l’incertitude des marchés actions poussent les investisseurs institutionnels vers des alternatives aux actifs dits « vanille » (actions et obligations) et aux actifs réels (capital investissement, infrastructures, immobilier, dettes privées, etc.). Ils privilégient désormais aussi les stratégies liquides, à l’instar des hedge funds.
En Europe, certains investisseurs institutionnels hésitent à investir dans des fonds alternatifs en raison des coûts élevés et des contraintes réglementaires. Pour réduire les charges en capital, des méthodes comme l’utilisation de modèles internes ou des montages financiers tels que les « Active Managed Certificates » (AMC) sont parfois employés.
Apparus en Suisse en 2007, les AMC sont des portefeuilles diversifiés gérés en concertation avec les investisseurs, couramment utilisés dans les stratégies de hedge funds telles que les positions courtes, les dérivés et les actifs dits « exotiques ».
« Ces certificats peuvent être investis sur presque tous les actifs, à partir du moment où ils sont liquides », confirme François Beugin, associé actuaire au sein du cabinet Eight Advisory. « Les gérants peuvent miser sur des actions, des produits dérivés voire des cryptoactifs et même en lien avec le vin ou les œuvres d’art. En contrepartie, une créance est émise qui est indexée sur ces actifs. »
L’investisseur final souscrit à cette obligation, bénéficiant d’un coût en capital réduit par rapport à l’actif sous-jacent. L’autre spécificité de ce produit réside dans son format. « Le montage de ce type de certificat relève de procédures allégées dans la mesure où il ne fait pas appel public à l’épargne puisqu’il s’adresse généralement à un nombre très réduit d’investisseurs », poursuit François Beugin.
La croissance de ces produits a ainsi été dynamique ces dernières années. « Il est difficile d’obtenir des informations précises sur ces produits qui sont distribués à un nombre limité d’investisseurs et aussi dans la mesure où ils sont moins régulés, mais les spécialistes estiment que la croissance a été forte ces trois dernières années et que les encours sous gestion au niveau mondial sont actuellement de l’ordre de 1 000 milliards de dollars », précise François Beugin.
Initialement prisés par des clients privés haut de gamme en Suisse, ces produits se sont récemment étendus à la sphère institutionnelle en Europe, y compris en France. « Ils sont intéressants pour des compagnies d’assurances à la fois dans le cadre de la gestion de leur fonds en euros et dans les unités de compte (UC), relate François Beugin. Dans les UC, les contrats d’assurance vie luxembourgeois notamment révèlent leur caractère sur mesure. »
Retrouvez la version intégrale de l’article de Sandra Sebag, publié dans Option Finance le 12 juillet 2024.