L’analyse de l’immatériel constitue un outil précieux pour valoriser une entreprise

Partant du constat que la part de l’immatériel comptait pour moitié dans la valorisation des sociétés, mais que celle-ci n’apparaît pas dans le bilan comptable, le cabinet Eight Advisory a développé l’Indice Iceberg© afin de la quantifier et la rendre explicite. L’indice est calculé en soustrayant la valeur des actifs opérationnels de la valeur d’entreprise, puis en comparant la différence à cette dernière. Il met en avant sept composantes clés de l’immatériel : la confiance dans la qualité du management, la réputation et plus généralement la marque, la technologie et le savoir-faire, la qualité de la relation clients et la fidélisation, la performance de l’organisation, les perspectives de développement et l’engagement environnemental. Les secteurs les plus intangibles, comme la tech ou le luxe, affichent des indices élevés, tandis que les industries capitalistiques comme l’énergie ou l’automobile affichent des indices plus faibles.

L’Indice Iceberg a évolué de manière contrastée entre 2013 et 2024, augmentant fortement dans le luxe et la cosmétique mais se dégradant dans l’automobile, la chimie et les télécoms, en raison d’une baisse des marges.

Eight Advisory identifie huit facteurs influençant le niveau et les variations de cet indice dont quatre directement liés à l’entreprise :

• la stratégie de croissance
• la confiance dans le management,
• la stratégie de diversification
• la performance financière

«  La stratégie de croissance est un élément essentiel, souligne Alexis Karklins-Marchay. La comptabilité ne tient compte que des acquisitions, pas de la stratégie de croissance. »

Les quatre autres facteurs sont de nature sectorielle : type de modèles d’actifs, leviers de performance sectoriels, importance des actifs incorporels dans l’activité et niveaux de rentabilité au sein du secteur.

L’Indice Iceberg© permet non seulement de mieux comprendre et décrire la stratégie d’une entreprise, mais aussi de mieux la valoriser dans le cadre d’une opération de fusion-acquisition, ou encore de renforcer la confiance des marchés et des différentes parties prenantes.

Retrouvez la version intégrale de cet article écrit par Bruno de Roulhac et publié dans L’Agefi  le 3 avril 2025.

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