Le « flip fast » dans l’immobilier de bureaux : réalité ou illusion ?

Dans cette tribune publiée dans CFNEWS IMMO, Arnaud Syoën, Directeur chez Eight Advisory, donne son éclairage sur l’impact des dernières annonces de la BCE sur l’immobilier d’entreprise.
L’expression « flip fast », ou « rebond rapide », suscite actuellement de nombreuses interrogations parmi les investisseurs immobiliers, alors que la BCE vient d’annoncer une baisse de taux de 25 points de base. Etat des lieux avec Arnaud Syoën, Directeur chez Eight Advisory.
Actuellement, le marché de l’immobilier de bureaux stagne, les vendeurs hésitant à vendre en raison des moins-values latentes et du soutien bancaire, tandis que les acheteurs attendent une baisse des prix. Cette situation de blocage crée une tension croissante et une incertitude économique renforcée par l’inflation et les politiques de la Réserve Fédérale américaine, rendant le marché imprévisible.
Un phénomène émergent sur le marché est l’intérêt croissant des locataires pour devenir propriétaires, en particulier aux États-Unis, où les conditions favorables et la baisse des prix rendent l’achat de bureaux plus attractif. Ce mouvement répond à des besoins de personnalisation et de contrôle des espaces, tout en offrant un potentiel financier à long terme grâce à des options comme le « sale and leaseback ».
Ce phénomène pourrait redistribuer les cartes sur ce marché où les propriétaires cherchent à remplir leurs locaux vides et les locataires souhaitent sécuriser leurs espaces à long terme. En Île-de-France, il y a 4,9 millions de mètres carrés de bureaux vacants. Cette approche serait particulièrement utile pour des zones comme la Première Couronne, où 1,4 million de mètres carrés de bureaux sont disponibles (contre 896 000 mètres carrés deux ans plus tôt). La dynamique varie par secteur, avec une forte création d’emplois à Plaine Commune (+21 % entre 2009 et 2020) comparée à Paris-Ouest La Défense (+3,9 %).
En France, le marché immobilier est fragmenté et les défis politiques et économiques compliquent la prévision d’un « flip fast ». Malgré la baisse de taux de la BCE, le chemin vers un rebond rapide reste incertain à cause des hausses successives des taux d’intérêt et des défis politiques et économiques, comme la dissolution de l’Assemblée nationale et la dégradation de la note de crédit de la France, qui ajoutent une couche d’incertitudes et entravent l’émergence de leviers globaux et puissants pour redresser le marché immobilier de bureaux.
Retrouvez la version intégrale de la tribune d’Arnaud Syoën, Directeur chez Eight Advisory, publiée dans CFNEWS IMMO le 17 juin 2024.